La collecte des déchets alimentaires dans les sacs orange a commencé en 2013 dans des communes-test avant d’être généralisée en 2017 à l’ensemble de la Région bruxelloise. Actuellement, ces sacs ne récupèrent qu’une faible part des déchets alimentaires générés en Région bruxelloise, dans la mesure où leur utilisation n’est pas obligatoire. De nombreux déchets partent ainsi dans les sacs blancs pour être incinérés.

Par ailleurs, les déchets collectés dans les sacs orange sont acheminés vers des usines situées en dehors de la Régionbruxelloise, ce qui implique des déplacements coûteux et polluants. Dans l’usine de biométhanisation d’Ypres, ces déchets sont transformés en énergie et en digestat, une forme de fertilisant biologique. Par ailleurs, 17.000 tonnes de déchets verts par an sont aussi collectés en Région bruxelloise et sont traités à Forest par Bruxelles-Compost.

La déclaration de politique générale présentée l’été dernier affirme la volonté du gouvernement d’atteindre l’objectif de 100% de déchets alimentaires récoltés de manière séparée et de rendre leur tri obligatoire pour 2023. Elle affirme également qu’un traitement approprié pour tout ou partie de la collecte des biodéchets et des déchets verts sera envisagé pour tout ou partie du territoire régional par l’installation d’une unité de biométhanisation.

Selon la presse, vous avez visité récemment le centre de biométhanisation de Herstal géré par l’intercommunale Intradel afin de vous inspirer de ce modèle pour la future unité bruxelloise. Pour améliorer le traitement des déchets concernés, il est essentiel de dégager de nouvelles solutions afin de limiter la part de déchets incinérés.

Le projet d’usine de biométhanisation soulève néanmoins de nombreuses questions.

Confirmez-vous que le projet visera les déchets alimentaires récoltés dans les sacs orange, mais aussi les déchets verts récoltés dans les sacs verts? Dans ce contexte, qu’adviendra-t-il de l’unité de traitement des déchets verts située à Forest et gérée par Bruxelles-Compost?

Parallèlement à l’examen de ceprojet d’usine de biométhanisation, la pratique du compostage individuel ou collectif sera-t-elle toujours soutenue par le gouvernement et selon quelles modalités?

Plusieurs pistes ont déjà été évoquées pour la localisation de la future unité de méthanisation, notamment des terrains appartenant à la Région, à proximité du site d’Audi Forest. Plus récemment, la multinationale Veolia a suggéré de l’implanter sur le site de la station d’épuration de Bruxelles-Nord. Ces pistes ont-elles été étudiées et d’autres sont-elles à l’étude? Le gouvernement a-t-il reçu une proposition officielle de Veolia et y a-t-il réagi?

En termes de dimensionnement, des spécialistes de la question s’inquiètent d’une usine qui serait surdimensionnée pour les besoins de la Régionbruxelloise. Avez-vous déterminé le dimensionnement projeté de l’usine que le gouvernement souhaite implanter sur le territoire de la Région et/ou le tonnage de déchets qu’elle sera appelée à traiter annuellement?

Concernant le digestat produit par la future usine, la destination de cette production a-t-elle été étudiée, étant donné que les possibilités de valorisation de ce produit en Région bruxelloise sont faibles, voire inexistantes?

Enfin, en 2016, le gouvernement bruxellois a financé à hauteur de 850.000 euros une étude désignée « Opération Phosphore » portant sur la gestion des biodéchets. Les résultats de cette étude ont-ils été présentés au gouvernement? Quelles conclusions en tirez-vous?

Mon intervention complète et la réponse du Ministre ici:
http://www.parlement.brussels/weblex-quest-det/?moncode=143824&base=1&taal=fr